Bezonvaux : village martyr de la Grande Guerre
Bezonvaux est un village bâti au fond d’une vallée environnée de côtes couronnées de bois, et à la naissance du ruisseau dit de Bezonvaux, sous-affluent de l’Orne. Dans son histoire. nommée « la Neuve ville à Besonval », elle est affranchie en août 1252, en même temps que Beaumont et Douaumont. Elle devient une seigneurie considérable relevant des ducs de Bar puis fait partie de la châtellenie d’Etain. Le village est le chef-lieu de la prévôté de Bezonvaux. dépendant de la cour souveraine de Nancy, composée de Beaumont. Bezonvaux et Douaumont. Vers 1750, 20 familles habitent Bezonvaux.
Informations utiles
- Département : Meuse
- Arrondissement : Verdun
- Canton : Belleville-sur-Meuse
- Code postal : 55100
- Code commune (INSEE) : 55050
- Superficie : environ 9,23 km²
- Nombre d’habitants : 0 (commune inhabitée depuis la Première Guerre mondiale)
- Nom des habitants : il n’y a plus d’habitants permanents, mais on parle plutôt des anciens Bezonvauxois / Bezonvauxoises
Histoire de Bezonvaux
Bezonvaux était autrefois un village rural de la vallée, entouré de côtes boisées, traversé par le ruisseau de Bezonvaux, un sous-affluent de l’Orne. On y cultivait les céréales, élevait du bétail, pratiquait l’apiculture, et quelques petits commerces y existaient. La population variait selon les époques : vers 1803 il y avait près de 199 habitants, en 1851 jusqu’à 317, puis vers 1901 environ 170-190.
Le nom a évolué au fil des siècles : « Neuve ville à Besonval » au XIIIᵉ siècle, puis diverses formes jusqu’à devenir Bezonvaux au XVIIIᵉ siècle. Le village relevait des ducs de Bar, puis dépendait successivement de différentes châtellenies (Saulcy, Etain). Il fut chef-lieu d’une prévôté comprenant Beaumont, Bezonvaux et Douaumont, relevant de la cour souveraine de Nancy.
Lorsque la guerre de 1914-1918 éclate, Bezonvaux se retrouve dans la zone de front, subit des bombardements, est désertée, puis partiellement réoccupée. Mais lors de la bataille de Verdun (1916), le village est totalement détruit par les obus, les combats violents, et les destructions ne laissent plus d’habitations praticables. Après la guerre, le sol est jugé trop endommagé (zone rouge) pour permettre une reconstruction normale. Le village est donc non reconstruit, déclaré « village détruit mort pour la France ».
Une chapelle de secours (chapelle-abri saint-Gilles) est construite entre 1927 et 1932 à proximité des ruines de l’ancienne église, pour le souvenir. Un monument aux morts y est également érigé. Le village dispose depuis 1919 d’une commission municipale de trois membres nommés par le préfet, même si aucune population permanente ne revient vivre sur le site.
Durant la Seconde Guerre mondiale, le secteur de Bezonvaux connaît de nouveaux combats, notamment le 14 juin 1940, quand les forces françaises tentent de ralentir l’avance allemande.
Aujourd’hui, Bezonvaux est un lieu de mémoire. Le village est classé comme village détruit, entretenu comme un témoignage des horreurs de la guerre.
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Que visiter à Bezonvaux
Bien qu’il n’y ait plus d’habitants ni d’activités habituelles, plusieurs points d’intérêt patrimonial et mémoriel peuvent être visités :
- Chapelle-abri Saint-Gilles : édifice commémoratif construit après guerre, avec vitraux mémoire, lieu de recueillement.
- Monument aux morts du village détruit : rappelle les habitants disparus, les soldats et la vie antérieure du village.
- Les vestiges du village ancien : ruines, traces de constructions, fondations, parfois restes de murs, ruelles ou abords de maisons anciennes.
- La stèle “casquée” sur la route départementale, qui marque la ligne de front, l’engagement militaire et rappelle les souffrances endurées.
- Parcours de mémoire : panneau indicateurs, sentiers qui retracent le village tel qu’il était, vie quotidienne d’avant-guerre, exode, combats, témoignages.
Que visiter à proximité de Bezonvaux
Pour compléter une visite de Bezonvaux, voici des lieux à proximité :
- Ornes, un autre village détruit de la Meuse, également non reconstruit, avec sa propre chapelle et son monument.
- Verdun, avec ses nombreux mémoriaux, fortifications, ossuaires, musées (par exemple le Mémorial de Verdun).
- Fleury-devant-Douaumont, village martyr, non reconstruit, offre aussi vestiges, silence, mémoire.
- Le champ de bataille de Verdun dans son ensemble : forts, tranchées, cimetières militaires, témoignent de l’ampleur du conflit.
- Les autres villages détruits de la zone rouge dans le département, pour comprendre la portée historique et humaine.
Liens utiles
- Office de tourisme Verdun / Grand Verdun
En résumé…
Bezonvaux est un village meusien qui n’a pas survécu aux destructions de la Grande Guerre. Depuis 1916, il est demeuré inhabité, classé village martyr, et n’a pas été reconstruit. Il représente un témoignage poignant du conflit : ruines, mémoriaux, chapelle, parcours de mémoire permettent de comprendre la vie qu’il menait autrefois, la tragédie qui l’a frappé, et le devoir de mémoire envers ceux qui l’ont habité ou défendu. Pour le visiteur, c’est un lieu de silence, de réflexion, où chaque pas évoque le passé et où la mémoire reste vivante par les commémorations et l’entretien du site.
Article mis à jour le 15 octobre 2025
