Le château de Schwartzenbourg, parfois aussi appelé Schwarzenberg, est une ruine de château-fort située sur un promontoire rocheux à 510 mètres d’altitude à l’est de la ville de Munster et non loin de Griesbach-au-Val. Il est au cœur de la forêt du Parc Naturel Régional des Ballons des Vosges., dans le département du Haut-Rhin.
On peut y accéder par un chemin balisé à partir du Château du Schrankenfels ou de l’entrée sud de Munster.
Vue 360°:
Galerie photos du Château de Schwartzenbourg:
Historique du Schwartzenbourg:
La première mention du château remonte à 1261, au moment où l’évêque de Strasbourg, Gauthier de Geroldseck mène une politique de domination de la moyenne Alsace relevant de l’évêché de Bâle. La construction de Schwartzenbourg semble être le fait d’un parent de cet évêque agissant, par usurpation, en qualité d’avoué de l’abbaye de Munster.
En juillet 1262, après la défaite de l’évêque, lors de la bataille de Hausbergen, Schwartzenbourg est inclus dans les préliminaires de paix. En novembre de la même année, l’évêché de Bâle obtint du roi Richard la confirmation de ses droits dans la vallée de Munster et sur Schwartzenbourg.
Après 1273, le roi Rodolphe de Habsbourg fait valoir les droits de l’empire. Bâle doit renoncer à la ville de Munster mais conserve ses droits sur le château.
A partir de 1293, Schwartzenbourg sert de prison au Schultheiss (prévot) déchu de Colmar, Walter Roesselmann.
En 1301, l’évêque de Bâle y nomme un châtelain : Jean de Wartenfels.
Entre 1309 et 1311, Schwartzenbourg est donné en gage pour une dette.
En 1341, l’évêque confie sa garde aux Munch de Landskron.
En décembre 1396, Schwartzenbourg apparaît dans une charte royale, le roi cherchant, sans succès, à récupérer la forteresse.
En 1402, Jean Beger de Geispolsheim, bailli de l’église de Bâle, reçoit le château en fief avec 600 Florins nécessaires à sa restauration. L’évêque s’engage en outre à y entretenir une garnison, à ses frais.
En 1411, Jean Beger place, le château sous la protection du comte palatin.
Entre 1496 et 1522, Jacob Beger entreprend la restauration de la place, c’est de cette époque que date la chapelle castrale dédiée à ‘ -sainte Anne. Les coûts de ces travaux s’élèvent à plus de 10.000 florins.
En 1435 et surtout 1522, le seigneur de Schwartzenbourg, en conflit avec l’abbé de Munster à cause de la forêt et des droits de chasse ; les deux parties s’engagent à placer des bornes afin de démarquer le territoire de chacun. Certaines sont encore visibles de nos jours. A l’extinction des Beger, en 1532, le fief est transféré à Pierre Scher, conseiller impérial.
En 1633/1636, Schwartzenbourg est occupé par les troupes françaises, en 1651, par les troupes wurtembourgeoises et serait resté dès lors en ruine.
La légende de la dame blanche du Château de Schwartzenbourg:
Une vieille femme se sentant malade envoya sa fille chercher le médecin à Munster. La petite Gretle fut surprise par un terrible orage. Elle courut s’abriter sous une voûte du Schwartzenbourg malgré la peur qu’elle ressentait. Soudain un cri formidable retentit et Gretle aperçut tout près d’elle deux’ Yeux lumineux qui la fixaient. Elle perdit connaissance, un hibou se posa sur sa poitrine et lui donna un baiser. Quand elle revint à elle, un moine recouvert d’une robe blanche, guettait son réveil. Le moine dit à Gretle: « N’aies pas peur! Tu vas recevoir la récompense que le Ciel te destine. » Prenant doucement Gretle par la main, il la mena dans une salle où s’accumulaient des montagnes de lingots d’or, de diamants et de perles. Le moine reprit : « toutes ces richesses t’appartiennent. Pour garder la possession de cet or, de ces perles et de ces diamants, tu dois rester vierge et ne jamais te marier.» Il s’agenouilla, baisa la main de Gretle et disparut. Gretle courut à Munster et ramena le médecin qui guérit sa mère. Elle le paya d’une perle. Gretle était à présent immensément riche : elle fit bâtir, sur l’emplacement de la ruine, un palais splendide. Il n’y avait plus de Gretle mais bien Dame Marguerite dont les princes assiégeaient le cœur. Quatre années se passèrent et Marguerite refusait tous les partis. Or, un chevalier demanda un soir l’hospitalité au château. Il y avait grande fête ce jour-là et Marguerite trônait au milieu d’une cour d’adorateurs. Le soldat errant se tenait dans un coin, n’osant approcher. Ce que voyant, la maîtresse du lieu lui demanda d’où il venait. Il répondit que durant bien des années il avait fait la guerre, qu’il avait secouru des peuples opprimés ; qu’il avait souffert de la faim et de la soif et qu’il s’en retournait dans son pays. Le lendemain elle lui demanda de rester au château, lui disant que son intendant était vieux et qu’elle serait heureuse qu’un bon soldat le remplaçât. Il accepta joyeusement. A quelque temps de là, on apprit avec scandale qu’elle était fiancée avec son intendant. Le jour du mariage, Dame Marguerite marcha vers l’autel au bras de l’élu de son cœur. Au moment où le chapelain leur faisait prêter serment, un coup de tonnerre éclata dans le ciel pur. Marguerite tomba, blanche comme les pierres. Le fiancé avait disparu. A sa place, un moine vêtu de blanc se tenait agenouillé et récitait les prières des morts. Depuis la dame blanche erre inconsolable dans les ruines du château et aux alentours. (D’après Jean Variot, 1919)